Ce n’est que quelques années plus tard que le souffle du flower power atteint la Suisse. A la télévision, les Romands découvrent les premières images en noir et blanc de ces hippies que l’on imagine volontiers colorés, à Monterey, à Woodstock et sur l’île de Wight. On comprend à cet instant que la musique et les festivals ont le pouvoir de rassembler, pour faire rêver et construire un monde idéal. Alors en 1971, sur les hauteurs de Saxon, dans un Valais pourtant très conservateur, des copains du coin organisent pour la première fois le festival de Sapinhaut.
Un « Woodstock valaisan », toutes proportions gardées. Dans une clairière, sous les pins, des centaines de jeunes Romands se rassemblent. Assistent à des concerts. Fument, un peu. Et débattent, beaucoup.
Âgé de 24 ans à l’époque, Richard Robyr, ancien banquier qui se définit volontiers comme un « soixante-huitard », faisait partie du comité d’organisation du festival.